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Blog de Bénédicte

17 décembre 2009

Critique du film de marcel Ophüls sur la profession de journaliste reporter de guerre

Veillées d'armes

Marcel Ophüls est le fils de Max Ophüls, célèbre réalisateur et de Hilde Wall, actrice. Il réalise plusieurs documentaires sur des sujets délicats de son époque. Son film Veillées d'armes est un reportage sur les journalistes correspondants à l'étranger et plus particulièrement sur ceux qui couvrent la guerre de Bosnie-Herzégovine, de 1992 à 1995. Ce documentaire pose les différents problèmes rencontrés par les journalistes de terrain, notamment en temps de guerre comme l'éthique ou le traitement du sujet. Le reportage dure un peu moins de quatre heures et s'intéresse aux journalistes de tous bords : radio, presse écrite, télévision...

Marcel Ophüls, dès les premiers instants du film, donne sa définition du journaliste reporter de guerre : « Il doit montrer contre la censure, contre le patriotisme, contre le chauvinisme, ce qu'est vraiment la guerre. » Ce n'est pourtant pas une mince affaire. En effet, le journaliste de guerre doit faire face à beaucoup de pressions. Les gouvernements ne sont pas défenseurs de la vérité mais de leur image. Ainsi, les histoires un peu trop dérangeantes sont passées à la trappe. L'interview de Nikola Koljevic par John Simpson en montre un exemple frappant. Le journaliste fait remarquer qu'on entend des tirs au loin, et Koljevic de répondre : « Ce sont des pétards, c'est comme ça qu'on fête Noël ici. » Les chaines de télévision elles-mêmes sont parfois complices de cette manipulation. Pour faire passer son message, le reporter doit être le plus neutre possible et essayer de toucher le public le plus large possible. Même en temps de guerre, la loi de l'audimat est la plus forte. Certains journalistes en sont d'ailleurs très frustrés comme le remarque Alain Finkielkraut : « La Yougoslavie passait toujours derrière le sport. » C'est ce que Marcel Ophüls appelle l'information-spectacle avec en vedette, Patrick Poivre d'Arvor. À titre d'exemple, celui-ci s'était rendu 24 heures à Sarajevo. Le journal télévisé est devenu un instant de détente pour les familles et plus vraiment un moyen de s'informer. Ce qui importe en premier lieu, ce sont les nouvelles françaises ou les informations futiles. Les sujets les plus graves viennent vers le milieu du journal seulement, voire même à la fin. Cela pose le problème de la hiérarchisation des informations, qui est toujours d'actualité aujourd'hui.

Les conditions de vie en temps de guerre sont souvent déplorables pour les habitants des pays concernés. Si les journalistes sont mieux lotis en général, leurs conditions de travail n'en restent pas moins très difficiles. Pour commencer, Sarajevo est une ville où il fait très froid et où les constructions vétustes et à moitié détruites ne sont pas chauffées. Une photographe allemande confirme : « L'hôtel est à moitié détruit, il y fait très froid. Il n'y a pas d'eau chaude ni de chauffage. » Ensuite,  au niveau de la sécurité. « On est devenu des cibles » confie un journaliste de la BBC. À Sarajevo, la question est encore plus délicate que dans n'importe quelle autre guerre puisqu'il y a un danger supplémentaire : les snipers. C'est pourquoi la plupart des journalistes ont des voitures blindées et des gilets pare-balles : « On ne meurt pas beaucoup de vieillesse ici en ce moment », observe John Simpson, présentateur sur la BBC. Des irréductibles comme Paul Marchand, persistent : « Moi, je ne vois pas de correspondants de guerre, je vois des gens qui jouent à être journalistes. Ils sont aussi prudents que les militaires. » La guerre de Bosnie est l'une des plus meurtrières pour les journalistes : à l'époque du documentaire, on dénombre déjà quarante morts et une dizaine de blessés. Pour les reportages, cela peut être assez compliqué de pouvoir interviewer les militaires. À un moment, l'équipe de John Simpson part en reportage et tombe sur des soldats bosniaques. Ils prennent à parti leur interprète, une habitante de Sarajevo et l'accusent de traitrise. Ce ne sont pas seulement les journalistes qui sont en danger mais aussi tous ceux qui les aident. L'équipe de Stéphane Manier tourne à la sortie d'une messe. Une vieille femme se met alors très en colère. L'interprète traduit : « Elle dit qu'ils vont la tuer s'ils voient ça. »

Les contacts sont une grosse partie du travail du journaliste. En effet, s'il n'a pas les bons contacts, il ne peut pas savoir où se passent les opérations, où trouver tel ou tel campement. Marcel Ophüls prend l'exemple du Vietnam où l'armée accompagnait sans arrêt la plupart des journalistes. Selon lui, « on les envoyait filmer rien du tout ». Voilà pourquoi les reporters, dès qu'ils arrivent sur le terrain, cherchent immédiatement à se créer un réseau. Ainsi, dans la première partie du film, Ophüls rencontre le directeur du bureau de presse FORPRONU, implanté en Croatie, afin d'obtenir les meilleurs contacts possible et de pouvoir partir sur le terrain rapidement. En temps de guerre, les transports sont paralysés et il est important de savoir à qui s'adresser pour accéder à la ville assiégée. De plus, les journalistes sont souvent les plus mal informés. Pendant une conférence de presse, un reporter du New-York Times déclare ne rien savoir de qui contrôle le terrain.

Le documentaire de Marcel Ophüls n'a pas un format très courant : il dure environ quatre heures, ce qui est très long même pour un film. Il est très difficile d'intéresser le public pendant tout ce temps, on se lasse forcément un peu surtout qu'il y a assez peu d'action. Le point positif, c'est que le film est en deux parties, ce qui laisse un point de repère au spectateur. De plus, le premier voyage, qui correspond à la première partie, est plus palpitant car il y a plus d'action et on est réellement au cœur de la guerre. Le deuxième voyage laisse beaucoup plus de place aux témoignages des journalistes et est plus abstrait.

Au niveau du fond, l'entrée en matière est un peu longue aussi. Le réalisateur prend son temps pour expliquer l'origine de la guerre, sa définition du journaliste reporter de guerre. Néanmoins, cela est nécessaire pour comprendre le sujet du film et les enjeux de la guerre de Bosnie et pour mieux cerner le rôle de chacun dans la guerre.

Un des moments les plus marquant est la rencontre de Marcel Ophüls avec Paul Marchand. Ce journaliste est un véritable personnage qui n'hésite pas à se mettre en danger alors qu'il pourrait exercer son métier avec plus de sécurité. Il dénigre ceux qui prennent des précautions. Le spectateur se demande ce qu'il veut prouver. Une de ses phrases est aussi très marquante : « On est ici pour le rock'n'roll, pour le fun et accessoirement pour raconter l'histoire des gens. » On en arrive à se demander quelles sont réellement ses priorités. Néanmoins, c'est loin d'être le seul journaliste à tenir de tels propos. John F. Burns, correspondant pour le New-York Times dit à peu près la même chose : « Ça paraît indécent de dire qu'on s'amuse énormément dans tout ce malheur. » Cela paraît étrange pour le public de savoir que la guerre peut divertir à ce point. Pourtant, c'est une réalité qu'on entend de la bouche de nombreux reporters de guerre.

La politique a aussi une place importante dans le documentaire. À plusieurs reprises on voit des interviews d'hommes politiques serbes. C'est d'ailleurs extrêmement déroutant car on se rend compte qu'ils n'ont rien à voir avec des monstres sanguinaires. Au contraire, ce sont souvent des hommes d'une grande intelligence. John F. Burns approuve : « Ce sont des hommes raffinés à tous égards. » Cependant, ce sont des personnes prêtes à tout pour imposer leur pensée. Koljevic lui avouera même qu'il n'a aucune pitié pour la ville détruite de Sarajevo. Cela doit être assez étrange pour un journaliste de côtoyer ces politiciens qui sèment la mort mais qui ne semblent pas s'en soucier et qui donnent une image d'eux presque sympathique.

 

Au final, presque tous les journalistes s'accordent à dire qu'il faut rentrer chez soi afin de reprendre sa vie normale. C'est le cas de Martine Laroche-Joubert : « Il faut savoir rentrer à Paris et s'obliger à reprendre une vie normale. » Au niveau du moral, cela doit être pesant d'être loin des siens, en danger permanent, avec le risque que le reportage ne soit pas diffusé ou apprécié à sa juste valeur. La jeune génération présente sur la guerre de Bosnie voulait de l'aventure et vivre la guerre à chaque instant. Les reporters les plus expérimentés ont choisi les aller-retours entre Paris et Sarajevo. John Simpson en fait partie : « C'est très facile de vivre dans le milieu journalistique et d'oublier la réalité de la vie. »

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15 décembre 2009

Critique du livre du célèbre reporter photographe

Rapporteur de guerre


 

Patrick Chauvel est un enfant de la balle. Son père, Jean-François Chauvel, était lui-même photographe reporter de guerre et ses amis étaient parmi les plus grands journalistes de l'époque. Ce sont eux qui ont scellé le destin du jeune Patrick. Un jour, Gilles Caron lui dit : « Vas y ! » Voilà le jeune homme qui lève les voiles direction Israël. Il n'a que dix-sept ans. Premier reportage raté, pas une seule photo n'est exploitable. « On est des journalistes, pas des photographes. Le but n'est pas de faire de belles photos mais de montrer la réalité. » ne cesse de rappeler Chauvel, tout au long de son livre. Cependant, il faut tout de même un minimum de talent et de ténacité.

Dans ce livre, Patrick Chauvel raconte sa vie de journaliste, de photographe et ses plus grands reportages. Il y a un effet un peu « mythique ». Malgré son talent, le journaliste a aussi beaucoup de chance. Lui même le reconnaît, surtout lorsqu'il est dans des situations critiques ou lorsqu'il voit des collègues mourir devant lui. Plusieurs fois touché gravement lors de conflits, mais jamais mort. Cela rappelle la réalité du métier de journaliste, surtout celle du journaliste de guerre. « La chance, c'est le professionnalisme », assure un confrère photographe.

Ce qu'on remarque dans ce livre, c'est que Patrick Chauvel a l'air d'accorder assez peu de temps à la vie de famille. Une famille, il en a une, mais il voit peu son père et se marie trois fois. Il parle aussi assez peu de ses deux enfants, même si au final, ce n'est pas le sujet du livre. L'appel de la guerre est toujours le plus fort pour Patrick, qui préfère marcher des jours entiers dans le désert brulant plutôt que de retrouver le confort de son appartement parisien. Le journalisme et la photo sont pour lui une histoire de passion, quitte à ressentir la solitude. Malgré qu'il soit très entouré, il se sent souvent seul, loin de sa famille.

Le plus percutant dans ce livre, ce qu'on ressent le plus en tant que spectateur, c'est la tourmente du journaliste qui se retrouve dans un conflit. Chauvel affirme qu'il vaut mieux ne pas être au milieu, et donc incorporer un des deux camps qui s'affrontent. C'est pourtant loin d'être facile, d'un point de vue intégration. S'insérer dans un escadron militaire alors qu'on est journaliste, ça n'est pas toujours évident. Chauvel évite les haut gradés et le confort. Il préfère s'allier aux soldats, dans la boue et le froid. Ses photos sont un pur reflet de la réalité des combats. Lui-même a été blessé plusieurs fois, pris pour un soldat par l'ennemi. Pourtant, il vogue d'un camp à l'autre lorsque c'est possible. Parfois, l'envie de prendre les armes est forte. Il se prend d'amitié ou d'admiration pour des chefs de clan comme Daniel Roxo en Érythrée, les armes à portée de main. Ces affinités le frustrent un peu de n'avoir pas de cause à défendre et de n'être là que pour photographier. Plusieurs fois dans le livre, il prend un arme et tire. Il n'a pas de cible mais essaye de sauver sa vie.

Ce livre est très bien écrit. De plus, il parle de choses très concrètes. Patrick Chauvel nous raconte sa vie et surtout ses anecdotes de reportage les plus incroyables. Cela est très intéressant même pour des novices en journalisme. Plus qu'une expérience, ce livre décrypte des conflits du point de vue journalistique, la manière dont a été traitée l'information, quelles difficultés ont été rencontrées. On comprend mieux l'origine de certaines guerres auxquelles on ne s'est pas forcément intéressé sur le coup. De plus, on se rend compte qu'elles sont souvent liées à des conflits qui ont encore lieu aujourd'hui. Une manière d'acquérir de la culture générale tout en se divertissant. L'écriture est fluide, agréable et facile à lire et très compréhensible.

On comprend mieux l'intérêt de Patrick Chauvel pour les guerres, ce désir de montrer la vie chamboulée des civils mais aussi des combattants. Il passe par tous les types de guerres : religieuse, idéologique, ethnique... Avec à chaque fois la même volonté d'expliquer ce qui se passe, de réveiller les mentalités en France et de sensibiliser les gens à la guerre et aux horreurs. Pourtant, le reste ne suit pas. Employé dans des entreprises différentes, la rengaine est toujours la même : les reportages à l'étranger sont trop onéreux et trop dangereux. Pendant un moment, sa rédaction de l'époque essaye même de l'initier à la presse « people ». Impossible pour le journaliste de s'y résoudre, la vie parisienne n'est pas pour lui. Et il le pense d'autant plus lorsqu'il rentre de reportage. De retour du Cambodge, alors qu'il a une jambe dans le plâtre et le teint halé, un chauffeur de taxi lui demande de quelle station de ski il revient. Agacé, il répond : « Phnom Pen ». L'homme prend un air étonné et avoue ne pas connaître cette station. Cela révèle bien le peu d'intérêt porté par certaines personnes aux conflits mondiaux. Il y a un grand paradoxe entre la réalité et la dureté de la guerre et la petite vie tranquille que mènent les français, loin de toutes ces horreurs. Ça, les rédactions en ont bien conscience et font comprendre aux photographes que leur travail est assez futile. La guerre, ça ne fait pas vendre. Dur retour à la réalité.

Finalement, ce qu'on retient de ce livre, c'est que ce métier, malgré des moments très durs, est surement l'un des plus épanouissant. Sur le terrain, le journaliste ressent toute la détresse des gens qui ont du mal à faire passer leur message dans un pays en guerre. Il est une lueur d'espoir. Cependant, on se rend compte que la récompense n'est pas à la hauteur des attentes. Les retombées dans les pays développés, les seuls à pouvoir intervenir dans les conflits, sont très minimes et n'intéressent pas les populations qui ne sont pas concernées. Il y a encore un long chemin à parcourir pour les journalistes.

13 décembre 2009

Le débat de l'année

L'identité nationale : deux mots, beaucoup de questions. Que signifie exactement cette expression ? Quelles en sont les origines ? Est-ce que ce débat a toujours ses raisons d'être aujourd'hui ?

En 2007, c'était déjà l'un des thèmes de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. Dans la vie courante, peu de gens savent de quoi il retourne. L'identité nationale, c'est se sentir en accord avec une nation, d'avoir la nationalité d'un pays. La nationalité française par exemple. Toute la question est là.

Débat en ligne

Pour Éric Besson, ministre de l'immigration, il est important de « réaffirmer les valeurs de l'identité nationale et la fierté d'être français ». En pratique, cela signifie chanter la Marseillaise au moins une fois par an. Un meilleur apprentissage de la langue pour les étrangers. Un rappel des principes de la République. Tout un programme.

Bien sûr, l'opposition a immédiatement réagi. Pour tous c'est un débat qui n'a pas lieu d'être. Certains dénoncent une stratégie électorale pour récolter des voix du côté du FN. Les autres, Martine Aubry en tête, signalent « le climat atroce qui est en train de s'installer dans ce pays ». Éric Besson n'en a que faire : il met en place un site internet consacré à la question. Du 2 novembre 2009 au 31 janvier 2010, les Français auront la possibilité d'expliquer ce que signifie pour eux l'identité nationale.

Un retour en arrière

Le site internet lui même a fini par soulever le débat. Des messages qui bousculaient la politique présidentielle ont été supprimés immédiatement par les modérateurs. D'un autre côté, des commentaires racistes et xénophobes sont toujours en consultation libre.

Éric Besson est accusé de reprendre les grandes idéologies du FN. En termes d'immigration, il se montre intolérant comme lors du démantèlement de la jungle de Calais. Trois jeunes afghans avaient été renvoyés chez eux, alors qu'aucune expulsion ne devait avoir lieu. À l'heure des frontières qui s'ouvrent, de la mondialisation et de l'Union européenne, peut-on tolérer une telle dureté ? De plus, la France compte environ cinq millions d'immigrés. La France est leur nouveau pays d'adoption. Pour la plupart, ils gardent leur culture, leurs coutumes, leurs vêtements et même leur langage d'origine.

De plus, un sondage Ifop révèle que les français estiment à 67% que ce débat « constitue une stratégie pour gagner les élections régionales ».

Les mesures proposées sont régressives. Pas sûr que chanter la Marseillaise au moins une fois par an aidera les jeunes à se sentir plus français. Car derrière tout ce tapage, les premiers visés sont les immigrés. Le gouvernement veut essayer de les « intégrer » à la société. C'est comme ça qu'on les accueille, dans le pays des droits de l'homme.

Une autre partie de la population, les Français « pure souche », ne se sentiront pas concernés. La France, c'est leur pays ! L'identité nationale, ils n'en ont pas besoin. C'est bon pour les étranger. Le débat pousse les gens à adopter un racisme primaire.

Au final, sous couvert d'une terme rabâché sans cesse dans les médias, Éric Besson n'a trouvé qu'un nouveau moyen d'aborder le thème de l'immigration. Nouvelle stratégie, mais vieux débat.

11 décembre 2009

Exposition au musée Chagall de Nice

Céleste Boursier-Mougenot, comme un poisson dans l'eau

C'est une installation un peu particulière qui s'est implantée au musée national Marc Chagall de Nice, du 7 novembre 2009 au 8 février 2010. Une œuvre résolument contemporaine qui a du jouer des coudes pour exister dans un musée où ce style est encore très peu représenté. Vidéodrones est signé Céleste Boursier-Mougenot, artiste déjà reconnu dans le monde très fermé de l'art contemporain. Ses œuvres ont toutes une base commune : le mélange de deux formes d'art, l'image et la musique.


Installation aquatique


Après avoir travaillé avec de la porcelaine, des chaises et plus récemment des oiseaux, Céleste Boursier-Mougenot utilise encore un animal. Cette fois, ce sont des poissons qui évoluent dans un bassin déjà existant du musée Chagall. Dans ce bassin, une centaine de poisson rouges et de carpes, cinq caméras et autant de capteurs de mouvements. Le but de l'expérience ? Créer une musique à partir de l'activité qui existe dans l'eau. Dans la salle, ce sont cinq grands écrans qui retransmettent les images de la vie aquatique. Le public peut ainsi observer les variations de son lorsque les poissons approchent de la caméra. Le bruit qui en résulte est sourd, peu mélodieux et même parfois oppressant. Les écrans placés en cercle enferment les spectateurs et lui donnent l'impression de vivre l'exposition de l'intérieur, au fond de l'eau. À l'arrière de la salle, deux découpes dans une vitre opaque permettent aux visiteurs d'assister à la scène de manière extérieure.


Une œuvre singulière


Bien qu'appartenant au genre contemporain, cette installation est assez singulière. Ce qui créé et modifie l'œuvre tout au long de l'exposition, c'est le vivant. Les poissons qui évoluent dans l'eau sont la matière première de l'artiste. Le son matérialise le mouvement qu'ils effectuent. Devant les écrans,  le public participe lui aussi à l'œuvre : les ombres déforment l'image.

Une thématique récurrente de l'art contemporain. Une installation ludique qui mélange son et image et qui peut être une bonne initiation pour les plus jeunes.

9 décembre 2009

Cinéma cannibale

Si certains films mettent l'eau à la bouche, d'autres laissent les spectateurs au bord de l'écœurement. Après avoir honoré la cuisine dans de nombreuses projections, les RCC invitent le cinéma gore à table. Ce soir, dès 19 heures, l'espace Miramar montrera une autre facette de l'art culinaire. La soirée est parrainée par le magazine Peeping Tom, spécialiste des films oubliés et des acteurs méconnus. Les deux premiers numéros de la revue seront disponibles à cette occasion.

Petit rappel pour les non initiés. Le gore, c'est cette partie du cinéma qui mêle chair sanguinolente et viscères gluants, le tout dans une ambiance glauque à souhait. Souvent prétexte à des films d'horreur, les autres aspects de ce genre très spécial sont souvent inexploités. Avec cette rétrospective, les RCC démontrent que le sanglant peut aussi rimer avec « marrant », esthétisme et angoisse. La soirée ira crescendo dans la cruauté.

 

Vengeance et profit

En première partie, le film danois Les Bouchers verts, réalisé par Anders-Thomas Jensen en 2004. Deux amis ouvrent leur boucherie mais la boutique reste déserte, jusqu'à un malencontreux accident. Dès lors, les clients se battent pour acheter cette viande savoureuse mais de provenance douteuse. Une vraie comédie gore à prendre au second degré. Le film est tout de même interdit au moins de douze ans. À la fin de la première séance, la faim commencera à se faire ressentir du côté des spectateurs. Pour accueillir au mieux le public, un buffet est prévu. Pas d'inquiétude, toute viande sera bannie et remplacée par du poisson : saumon fumé, huîtres et crevettes.

La suite de la projection s'articulera avec Sweeney Todd, le diabolique barbier de Fleet Street. Réalisé en 2007 par Tim Burton, avec ses acteurs fétiches Johnny Depp et Helena Bonham Carter, c'est un vrai thriller sous la forme d'une comédie musicale. Ce conte ignoble retrace la vengeance d'un barbier fou de Londres qui dispose d'un partenariat hors du commun. Sa voisine boulangère l'aide à faire disparaître les corps dans des pâtés que toute la ville s'arrache. Au delà d'une histoire dégoutante, Tim Burton est fidèle à une esthétique travaillée. Au final, le public se souviendra plus de la beauté de l'image que des effusions de sang.

 

Un final déroutant

Le dernier film plonge le spectateur dans une ambiance dérangeante et perverse. Nouvelle cuisine, film hongkongais de Fruit Chan, aborde le sujet de la jeunesse éternelle. Pour reconquérir son mari infidèle, une femme de quarante ans fait appel à une cuisinière un peu spéciale. Ses raviolis fourrés d'un viande rosâtre sont réputés pour leurs vertus rajeunissantes. Les ingrédients restent cependant secrets... Interdit aux moins de seize ans, le film ne choque pas tant par les images que par un scénario troublant.

La rétrospective touche à sa fin. Syndrome de la soirée : estomac noué. La cuisine au cinéma n'est pas toujours très appétissante. Végétariens s'abstenir.

 

Coline Millan et Bénédicte Magnier



 

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7 décembre 2009

Les 22emes Rencontres cinématographiques de Cannes du 7 au 12 décembre 2009

Des critiques en herbes aux Rencontres

 

Cannes, une bonne école pour tout cinéphile. Ce ne sont pas les collégiens et les lycéens cannois qui diront le contraire. Dès aujourd'hui, et jusqu'au 11 décembre, les élèves amateurs de cinéma peuvent améliorer leurs connaissances grâce aux stages Moi... jeune critique et Moi... jeune critique radio qui se dérouleront à la MJC Picaud, au collège international de Cannes et à l'hôtel Amangani. Comme tous les ans, des grands noms de la critique cinématographique animent ces ateliers et encadrent plus de 200 jeunes. De Roland Hélié des Fiches du cinéma à Anne-Claire Cieutat de France Bleu Alsace en passant par Alain Bévérini, réalisateur et critique, l'éventail est large. Une aubaine pour les élèves les plus passionnés qui vont travailler avec des professionnels.

 

Critiques ludiques

Les étudiants sont pris en charge par un journaliste, en petits groupes. Après chaque projection, ils débattent, échangent leurs impressions, leurs réflexions à propos du film qu'ils sont allés voir. Ensuite, les élèves passent à la pratique et rédigent une critique en s'appuyant sur leurs discussions préalables. Les journalistes et les autres intervenants restent à disposition pour les demandes, ou les corrections de papiers. Le but du stage est avant tout d'apprendre à étudier un film en profondeur et de le retranscrire par écrit. Mais un peu de compétition est la bienvenue. À l'issue de ces quatre jours d'atelier, les articles seront remis à un jury qui se chargera de désigner les lauréats.

7 décembre 2009

Copenhague

Aujourd'hui, lundi 7 décembre, et jusqu'au 18, aura lieu le sommet de Copenhague. Une sorte d'immense conférence entre chefs d'États du monde entier. Le principal sujet qui sera abordé est le climat et l'écologie. le but de ce sommet est de réussir à trouver un accord entre pays pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ce qui ne semble pas très bien parti puisque des pays en voie de développement comme la Chine ou l'Inde, réclament le droit de produire sans limites, au même titre que les pays industrialisés.
Évènement tout de même puisque cela n'est pas sans rappeler le célèbre protocole de Kyoto.

Le traitement du sommet par les médias reste tout de même un problème. En effet, ce matin, rares étaient les journaux qui ne titraient pas sur Copenhague. Même si cela parait normal d'annoncer un évènement, le tapage médiatique fait sur ce sujet depuis déjà plusieurs semaines laisse perplexe. La presse écrite notamment se veut toujours plus compétitive, surtout depuis le déclin qu'elle subit depuis plusieurs années. Peut être que les articles abordent des angles différents, mais le sujet n'est pas d'une grande originalité. De plus en plus, la presse se morfond dans un mimétisme de l'information, au même titre que la télévision.

7 décembre 2009

Autoportrait

Je m'appelle Bénédicte, j'ai 19 ans. C'est mon premier blog. Eh oui, je m'adapte complètement à la technologie et je compte bien essayer d'écrire le plus souvent possible. Tous les jours ? Pourquoi pas. On peut toujours rêver...

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